Les Méditations de LAMARTINE (1820), la bataille d'Hernani au Théâtre-Francais (1830) et l'échec des Burgraves (1843) marquent les grandes dates du romantisme, mais sa vitalité s'affirme bien plus avant dans le siècle: les écrivains nés vers 1820, BAUDELAIRE, RENAN, FLAUBERT, FROMENTIN, sont profondément marqués par le romantisme de leur jeunesse, même lorsqu'ils le renient ou veulent s'en "guérir".
Il est difficile de définir le romantisme dans sa diversité. Préférant l'imagination et la sensibilité à la raison classique, il se manifeste d'abord par un magnifique épanouissement du lyrisme personnel, qu'avait préparé CHATEAUBRIAND, et avant lui le préromantisme du XVIIIe siècle. Il est inspiré par l' exaltation du moi, exaltation inquiète
et orgueilleuse dans le "vague des passions" et le "mal du siècle", épicurienne et passionnée chez STENDHAL. Ce lyrisme traduit aussi un large mouvement de communion avec la nature et avec l'humanité entière. Enfin le romantisme poursuit la libération de l'art: le drame rejette les règles de la tragédie classique; HUGO veut substituer l'ordre, plus souple, à la régularité monotone; tout devient sujet pour la poésie, qui peut s'exprimer en prose comme en vers; elle rejette la superstition du langage noble et prend ainsi une vigueur nouvelle.
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