D'après les carnets de Tarrou, le médecin Bernard Rieux a trente-cinq ans, est de taille moyenne, a des épaules fortes, un visage rectangulaire et les yeux sombres. Il est le narrateur du récit, comme il le révèle à la fin du roman. Ses vertus sont la lucidité et l'honnêteté. En plus il est comme Camus contre la peine de mort.
Rieux apparaît comme le héros de la Peste. Il est au centre de l'action et c'est vers lui que convergent tous les personnages principaux du récit. Au début Bernard ne connaît aucun des héros du roman, ce qui fait de lui un héros solitaire.
Déjà au début Rieux est un « séparé », car sa femme est partie pour se soigner dans les montagnes. Plus tard elle meurt, donc Rieux est séparé deux fois d'elle, d'abord par la distance et la fermeture de la ville ensuite par la mort.
L'intervention du médecin aboutira à ce que l'état de la peste soit déclaré. A cause de son métier et ses qualités humaines et de son éthique personnelle, Bernard est le premier à s'engager pleinement dans la lutte contre la peste. Sa motivation pour combattre la peste se trouve d'abord dans son métier. Pour lui, l'essentiel est de bien faire son métier. Mais son combat a aussi d'autres fondements qui tiennent à sa perception de la condition humaine. Son métier est pour lui l'occasion de lutter contre la création telle qu'elle est et de manifester sa solidarité avec tous ceux qui souffrent. Bien faire son métier pour le docteur, c'est donc aussi bien faire son métier d'homme.
Des autres qualités du docteur sont, sa bonté qui se caractérise par sa sympathie et par une compréhension d'autrui, dénuée de tout jugement moral. De même Rieux n'est pas un matérialiste car il traite même les gens qui ne le peuvent pas payer sans se plaindre. Il s'engage fortement pour ses patients. Bernard n'aide pas Rambert à quitter la ville fermée, mais il comprend sa recherche du bonheur. Rieux, l' athée, est modeste, il fait ce qu'il croit devoir faire sans se donner en exemple.
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