La Bretagne est - et a toujours été - le pays de la pêche. Quand on regarde la carte, on a vite compris pourquoi. Elle a plus de 1000 km de côte, autant que la Corse, plus que les autres régions de France. On y trouve un grand nombre de ports de pêche, comme St-Malo, Lorient et Concarneau. La vieille ville de Concarneau est située sur une petite île qui est entièrement fortifiée. Ses vieux murs du 14e siècle contrastent avec le port qu'on a modernisé systématiquement. Aujourd'hui, c'est le premier port de pêche breton (et le deuxième de France, après Boulogne-sur-Mer).
Curieusement, c'est la nuit qu'il y a le plus d'activité dans le port de Concarneau. A minuit, les grandes bateaux commencent à décharger. Sur le quai, en face de chaque bateau, il y a une longue table où plusieurs femmes sont occupées à trier les poissons. Elle les lancent dans des cageots qu'elles ont posés derrière elles: merlans ici, maquereaux là, les gros à gauche et les petits à droite - et le tout sans même tourner la tête. Après avoir trié les poissons, les femmes rentrent chez elles, fatiguées et les mains gelées. Vers trois heures du matin, on vend les poissons à la criée.
Une bonne partie des poissons va dans des conserveries qu'on a construites dans la région et où travaillent surtout les filles et les femmes de pêcheurs.
Mais on vient aussi de toute la France acheter le poisson à Concarneau. Lorsque les routiers ont fini de charger leurs camions, tôt le matin, ils repartent tout de suite, pour ne pas perdre de temps. Le lendemain déjà, on peut acheter ce poisson à Poitiers, à Paris et à Lyon.
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